Pathways : Comprendre l’histoire et la culture pour créer des espaces sûrs pour toutes et tous
La réconciliation commence par la sensibilisation.
Dans son appel à l’action 57, la Commission de vérité et réconciliation demande à tous les ordres de gouvernement de former leurs fonctionnaires sur l’histoire des peuples autochtones, y compris l’histoire et les séquelles des pensionnats, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, les traités et les droits des Autochtones, le droit autochtone et les relations entre la Couronne et les peuples autochtones.
Tutchone du Nord, Kaitlyn Charlie est conseillère pour le programme de diversité et d’inclusion de la Commission de la fonction publique. Elle s’occupe de la formation donnée à tout le personnel du gouvernement du Yukon sur la sécurisation culturelle, la lutte contre le racisme, la réconciliation et les droits de la personne.
Selon elle, tout le monde doit comprendre l’histoire du lieu qu’il appelle son chez-soi.
Il faut reconnaître comment nous sommes arrivés ici, à qui appartient ce territoire et ce qui a fait que nous l’occupons aujourd’hui.Kaitlyn Charlie
L’équipe de Kaitlyn a conçu, donné et appliqué une formation sur la diversité pour aider les fonctionnaires du territoire à mieux comprendre l’histoire, la culture et la gouvernance des Premières Nations, et ce qu’il est possible de faire pour favoriser davantage la réconciliation.
Elle estime que lorsqu’on se renseigne sur l’histoire du Yukon et sur les répercussions contemporaines de la colonisation et des pensionnats, on contribue à la lutte contre la discrimination et les préjugés culturels.
« En se renseignant, on montre notre respect aux personnes qui étaient ici avant nous et à celles qui le sont encore », affirme-t-elle.
Formation sur la sécurisation culturelle
Juniper Redvers
Métisse d’ascendance chippewyan et originaire des Territoires du Nord-Ouest, Juniper Redvers est chercheuse universitaire, et conseillère, conférencière, écrivaine et consultante autochtone.
Le gouvernement du Yukon a fait appel à elle et à l’Aînée Elder Dianne, de la Première Nation des Kwanlin Dün, pour concevoir la formation sur la sécurisation culturelle.
Pour Juniper, ce mandat est personnel.
« En tant qu’Autochtone, je me suis déjà retrouvée dans des endroits qui n’étaient pas culturellement sûrs », explique-t-elle.
La sécurisation culturelle dépasse le cadre du changement individuel : il faut s’attaquer au racisme systémique et au colonialisme.
Elle estime que les formations sur la sécurisation culturelle ne sont qu’une pièce d’un immense casse-tête.
« Si je peux contribuer, avec ce petit morceau, à créer des espaces plus sûrs culturellement, c’est au moins ça », ajoute-t-elle.
Une réaction extraordinaire
Kaitlyn indique que la réaction à la formation a été extrêmement positive, expliquant que la nature expérimentale et réflexive de la formation a réellement changé les mentalités et que les gens veulent mettre leurs acquis en pratique sans tarder.
« Certaines personnes veulent pouvoir passer à l’action immédiatement, précise-t-elle. C’est incroyable! Et c’est merveilleux de voir cette réaction chez nos collègues. »
Selon elle, la formation pousse les gens à changer les choses sur lesquelles ils ont de l’influence.
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